Fiscalité : trop d’impôts estiment les Français mais un civisme fiscal persistant

Organisme associé à la Cour des comptes, le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) souligne un rapport quelque peu paradoxal des Français aux prélèvements fiscaux et sociaux. Leur niveau est jugé trop élevé mais les attentes vis-à-vis des services publics restent fortes.

Le CPO a publié, le 30 janvier 2024, son second baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux. Ce sondage vise à « éclairer les pouvoirs publics sur l’évolution de l’opinion et sur le consensus social dans ce domaine. »

Il en ressort principalement que, si une majorité de Français porte un jugement négatif sur le niveau et l’équité des prélèvements obligatoires, le « civisme fiscal » demeure également très majoritaire.
Des attentes sur la qualité des dépenses publiques

« Constat peu surprenant« , le niveau des impôts en général est jugé trop élevé par 75% des enquêtés, un résultat comparable à celui du premier baromètre, en 2021.

Mais, lorsque les Français sont interrogés sur leur situation personnelle, ils sont 63% à juger qu’ils payent trop d’impôts. Cette différence tient à la redistributivité du système socio-fiscal : six Français sur dix reçoivent davantage en transferts monétaires et prestations en nature qu’ils ne versent.

Une majorité de Français seraient opposés à une baisse de la dépense publique en échange d’une baisse d’impôts. Ainsi, seuls 29% l’accepteraient pour les dépenses publiques de retraites, 30% pour la santé, 32% pour la justice et la sécurité, 35% pour l’éducation…

Plutôt qu’une baisse des dépenses publiques en valeur absolue, ce sont de « fortes attentes » qualitatives qui s’expriment.
41% des sondés jugent possible d’améliorer le niveau des services publics en baissant le niveau des impôts ou des cotisations sociales ; 46% l’estiment faisable à niveau de prélèvement inchangé.
Une forte majorité (83%) souhaite que l’État dépense plus pour certaines missions et moins pour d’autres.