Audition : problème mondial

L’Organisation Mondiale de la Santé vient de publier un rapport selon lequel, d’ici à 2050, une personne sur 4 pourrait avoir des problèmes d’audition.

 

2,5 milliards de personnes à travers le monde s’orientent vers des soucis d’audition d’ici à l’an 2050, vient d’avertir l’OMS, dans un rapport qui s’inquiète de voir grandir les inégalités d’accès aux soins sur cette question.

Ce qui explique les déficiences auditives qui se multiplient ? Le manque de vaccins, par exemple. Près de 60% des déficiences auditives peuvent être évitées via certaines mesures comme la vaccination contre la rubéole et la méningite. Le dépistage de l’otite s’y ajoute, ou encore une meilleure prise en charge des soins maternels et néonatals. Pour les adultes, certains réflexes permettent de prévenir la déficience auditive, comme éviter les médicaments toxiques pour l’oreille (dits ototoxiques), se préserver d’une écoute (de musique, de télévision) trop forte, ou encore de manière générale avoir une bonne hygiène de l’oreille.

Le rapport souligne les choses à améliorer pour mieux prendre en charge les problèmes d’audition, mais fait aussi état de tous les manques, en termes d’accès aux soins, qui justifient la crainte de voir grandir cette problématique d’ici 2050.

 

UN DOUBLE MANQUE

Le manque d’informations exactes et la stigmatisation des maladies de l’oreille et de la déficience auditive limitent fréquemment l’accès aux soins. Les problèmes d’audition sont trop méconnus pour être dépistés de façon précoce. A cela s’ajoute que lesdits soins sont mal pris en charge. Nombreux sont les pays où le système de santé national ne les a pas encore intégrés. L’OMS pense qu’il est urgent d’investir dans les soins auriculaires et auditifs, notamment en les rendant plus accessibles.

D’autre part, on manque de personnel médical spécialisé. Dans 78% des pays à faible revenu, on dénombre moins d’un spécialiste ORL pour 1 million d’habitants. Seulement 17% de ces pays ont au moins un orthophoniste pour 1 million d’habitants. Et même dans les pays bien équipés en nombre, la répartition sur le territoire n’est pas satisfaisante.

 

REDONNER SA PLACE À L’OUÏE, DANS LE SYSTÈME DE SANTÉ

« L’ouïe est précieuse. Une déficience auditive non soignée peut avoir des effets dévastateurs sur l’aptitude des personnes à communiquer, à s’instruire et à gagner leur vie. Elle peut aussi avoir des répercussions sur la santé mentale et sur la capacité à entretenir des relations« , a souligné le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

De nombreuses méthodes existent pour améliorer l’ouïe : opérations chirurgicales, implants, appareils auditifs ou encore langage des signes. Mais ce qu’il manque actuellement, c’est un accès équitable à tous. Pour changer d’approche, la directrice du département maladies non transmissibles à l’OMS, docteur Bente Mikkelsen préconise d’intégrer « les soins auriculaires et auditifs dans les plans de santé nationaux et de les dispenser dans des systèmes de santé renforcés, au titre de la couverture sanitaire universelle« .

Source : OMS